L’addiction touche-t-elle plus facilement les surdoués ?

Entre hypersensibilité et difficultés à communiquer avec autrui, les personnes sur efficientes ou surdouées sont généralement plus confrontées  par les problèmes d’addiction. Addict Conseil vous explique pourquoi.

Avant toute chose, les trois signes qui permettent de distinguer les personnes surdouées : 

• Être surdoué, c’est avant tout être une personne intelligente, curieuse, et empathique: c’est ressentir intensément les émotions des autres. C’est également avoir l’impression de réfléchir différemment des gens qui nous entoure, plus rapidement et de façon plus intuitive.  

• Les personnes diagnostiquées comme étant surdouées pendant leur enfance vivent avec un sentiment d’étrangeté, ce qui les pousse à s’adapter ou à se conformer aux autres. Elles ont facilement la réponse à un problème mais ne savent pas comment le formuler: elles le savent, c’est tout. 

• Les personnes surdouées s’ennuient souvent et apprécient les situations complexes à résoudre. Quand elles commencent un travail (et en particulier s’il les passionne), elle peuvent redoubler d’efficacité. Souvent à la recherche de l’excellence dans tout ce qu’elle entreprennent. Ce désir de “toucher les étoiles” peut expliquer un manque de confiance en elles : quoi qu’elles fassent, ce n’est jamais assez bien pour elles. 

Être surdoué, c’est vivre tous les jours avec des émotions au bord des lèvres et des pensées en quête d’absolue. Mais est-ce vraiment un pouvoir dont beaucoup aimerait s’enorgueillir ? Pas vraiment, car cette façon de raisonner différemment et cette hypersensibilité encombrent la vie de bon nombre de surdoués.

Afin de s’adapter et de se protéger, de nombreuses personnes sur efficientes en viennent à voir dans l’addiction un moyen de médiation avec le monde qui les entoure. Une sorte d’adaptateur qui leur permet de ne plus se sentir étranger et en marge. Le nombre d’addictions est pléthore : on retrouve souvent l’alcool, le cannabis mais aussi les jeux vidéo ou des sites à caractère pornographique.

Alors à quoi peut bien servir l’addiction aux surdoués ?

En premier lieu, les protéger de leur hypersensibilité: Pas facile de vivre tous les jours quand les émotions de l’autre peuvent vous envahir à tout moment. Comment faire la part des choses entre ce qu’on ressent vraiment et la contamination du ressenti de l’autre ? En particulier quand on est enfant et que l’on perçoit sans pouvoir le verbaliser la charge émotionnelle des relations qu’on entretient avec sa famille ou ses amis.

Dans un second temps, calmer l’hyperactivité cérébrale: Un cerveau qui réfléchit sans cesse et des idées qui tournent en permanence, ce qui empêchent souvent l’endormissement et le sommeil réparateur. Mais également pour tromper l’ennui d’un cours dont on déjà compris les explications. Par exemple, l’adolescent surdoué va trouver dans les jeux vidéo un terrain de récréation à la mesure de son intelligence. Dans ces mondes infinis où ses capacités intellectuelles fonctionnent enfin à plein régime, et sa rapidité de réflexion peut pleinement s’exprimer. 

Enfin, l’addiction aux produits psychoactifs  comme l’alcool ou le cannabis permettent aux surdouées de faciliter leurs interactions sociales.

On retrouve souvent chez ces personnes une difficulté à entrer en contact avec son alter ego. Dans les soirées, les relations superficielles sont souvent de mise. Et pour une personne sur efficiente, c’est difficile à gérer. Ce qu’elle recherche, c’est souvent la connexion intellectuelle avec l’autre ou le débat de fond.

Ainsi avec ces substances la relation est plus facile, plus fluide. L’intellect est temporairement mis en sourdine, et le lien peut se faire sur un ton plus convivial. C’est aussi l’opportunité pour, le temps d’une soirée, de  ne plus se sentir étranger aux autres et faire enfin partie du groupe. Enfin, la prise de risque sous l’effet de psychotropes peut également leur permettre de se sentir exister et de tromper l’ennui (souvent vécu comme extrêmement   dépressogène).

Accepter sa différence, c’est faire un premier pas vers la guérison 

Toutes ces raisons expliquent le nombre de personnes addict dont la dépendance ou les multiples dépendances cachent une véritable souffrance de la sur douance. En faire le diagnostic  c’est leur permettre de se reconnaître et de s’accepter dans leur différence. Se reconnecter et comprendre les mécanismes qui ont entraîné la mise en place de cette adaptation au monde dans lequel ils vivent. Pour ces personnalités, une explication du pourquoi, c’est déjà un pas énorme vers la prise en charge de leur addiction et vers la guérison.